PONTE LONGO Un des plus photographiés par les touristes, pont d'où l'on peut voir le squero di San Trovaso, où aujourd'hui encore se fabriquent et se réparent les gondoles. Le pont fut construit en 1530 quand furent aménagés les Zattere, nom que l'on donne aux quais qui bordent le canal de la Giudecca. La reconstruction du pont dans son aspect actuel remonte à 1840. Les Zattere sont un lieu privilégié de promenades aussi bien pour les étrangers que pour les touristes. Le mot zattera signifie radeau et ces quais doivent donc leur dénomination à ce que les radeaux chargés de bois déchargeaient ici leurs livraisons.

PONTE DEI LUSTRAFERI Le long du rio dei Lustraferi, se tenaient les boutiques des artisans qui forgeaient l'acier et le faisaient briller (lustrare). En particulier, ils polissaient les fers qui devaient orner le devant des gondoles, ces plaques caractéristiques sur la pointe de la proue, qui rappellent les six quartiers de Venise.

PONTE DE LE MARAVEGIE Selon une légende, le pont aurait été construit en une seule nuit. Celui qui avait vu le matériel disposé sur le quai voisin le soir, aurait donc été émerveillé (meravigliato) le matin suivant de voir l'ouvrage accompli. Mais une autre tradition veut que, dans une maison voisine habitaient six belles jeunes filles sœurs et une septième laide. La maison était fréquenté par un gaillard gondolier, toujours courtisé par les six belles et fui par la moins belle. Mais voilà que le gondolier tomba malade. Chaque jour, il perdait de sa vigueur à tel point qu'il crut être victime d'un mauvais sort jeté par la septième sœur. Profitant de l'absence du père, le gondolier se rendit un soir sur les lieux avec l'intention de se venger. Arrivant au pont, il vit à travers les fenêtres la jeune laide agenouillée et priant pour sa guérison, les yeux tournés vers le ciel. Tournant ses regards vers la voûte céleste , il vit sep étoiles dont six brillaient de toute leur splendeur tandis que la septième émettait une faible lueur. Alors qu'il s'était arrêté pour les regarder, il vit peu à peu les six étoiles perdre leurs feux tandis que la septième brillait de plus en plus. Arrivé dans la maison, la jeune fille lui confessa un amour secret et passionné. Conquis par tant d'attentions cachées derrière sa timidité, non seulement le gondolier tomba amoureux de la jeune fille mais fut guéri de ses maux. Sa gaillardise retrouvée, il gagna une régate et finit par épouser la septième sœur. La réalité est cependant encore une fois moins poétique, car nul doute que le pont a pris tout simplement le nom de Belisanda Maravegia, qui habitait une maison au pied du pont. Epouse de Pietro Albino, grand chancelier de Chypre, Belisanda fut faite prisonnière le 1er juillet 1570 quand les turcs débarquèrent à Chypre. Plutôt que de rester esclave de l'ennemi, l'héroïque dame incendia le navire dans lequel elle avait été embarquée, trouvant ainsi la mort avec ses compagnes.

PONTE DEI MENDICANTI Quand la lèpre était un fléau, on envoyait sur l'île de S. Lazzaro ceux qu'on soupçonnait être atteints par la maladie. Il semble qu'il y ait eut jusqu'à 10000 personnes entassées sur l'île qui était aussi un lieu de mise en quarantaine pour les marchandises. Plus tard, la maladie ayant presque disparue, celle île devint le refuge des clochards. Au 17ème siècle, deux riches marchands voulurent mettre fin à cette situation honteuse et construisirent un hospice pour accueillir les mendicanti, les mendiants. On peut voir le pont sur le célèbre tableau de Francesco Guardi : Rio dei Mendicanti. Alors en pierres, il fur reconstruit en bois en 1828, avant d'être à nouveau reconstruit en pierres en 1844.

PONTE DEI MIRACOLI Voisin de la splendide église Santa Maria dei Miracoli : les marbres polychromes qui la décorent, auraient, dit-on, initialement été destinés à la basilique Saint-Marc. La tradition veut qu'en 1408, un certain Francesco Amadi exposa sur sa maison une image de la Madone que, quelques événements portèrent à considérer comme miraculeuse. Si bien que le curé de la paroisse décida de lui donner un emplacement plus digne. Une souscription publique fut ouverte, qui permit de faire construire une belle petite chapelle pour accueillir l'image de la Vierge.

PONTE DEI MIRACOLI Voisin de la splendide église Santa Maria dei Miracoli : les marbres polychromes qui la décorent, auraient, dit-on, initialement été destinés à la basilique Saint-Marc. La tradition veut qu'en 1408, un certain Francesco Amadi exposa sur sa maison une image de la Madone que, quelques événements portèrent à considérer comme miraculeuse. Si bien que le curé de la paroisse décida de lui donner un emplacement plus digne. Une souscription publique fut ouverte, qui permit de faire construire une belle petite chapelle pour accueillir l'image de la Vierge.

PONTE DEI MORTI O DELLA CHIESA L'usage d'ensevelir les morts dans les églises ou dans l'entourage immédiat se généralisa vers l'an 1000. Auparavant, on emportait les corps à l'extérieur des murs de la ville. Chaque paroisse avait donc son propre cimetière autour de l'église et c'est Napoléon, qui, en 1808, interdit d'ensevelir les morts dans la cité et fut à l'origine de la création du cimetière de San Michele

PONTE DEL MEGIO Megio est le mot du dialecte vénitien pour miglio, mil. Sur le Grand Canal, près du Fontego dei Turchi, on trouve les dépôts de grains, qui avec leurs façades sévères, rompent la suite des façades luxueuses des palais. On raconte qu'on eut recours au mil pour remplacer la farine du pain lors des famines de 1346, 1559 et 1570 qui firent de nombreuses victimes dans toute l'Europe et à Venise. .

PONTE DELLA MALVASIA Deux ponts portent ce nom, deux autres celui de Malvasia vecchia. Malvoisie est une ville du Péloponnèse qui appartint aux vénitiens au milieu du 15ème siècle, passa aux turcs, revint en 1690 pour quelques décennies à Venise. La production et le commerce du vin y étaient florissants. Malvoisie devint donc le nom d'un vin réputé (aussi appelé quelquefois grechetto) qui se répandit dans toute l'Italie. Il y avait la douce, la ronde, l'agréable ; les prêtres en faisaient usage pour la messe A Venise le mot malvoisie prit encore un autre sens et finit par désigner l'auberge généralement raffinée où ,dans les premiers temps, il était autorisé de vendre des vins en provenance d'autres rivages. A côté des furatole, des bacari, des fritolini, fleurirent donc les malvasie. Qui fréquentait les malvasie ? Des gens de toute condition, pourvu qu'ils puissent payer aussi bien hommes que femme. Les nobles ne dédaignaient pas les lieux. Les gondoliers y prenaient un verres avant de prendre leur service. L'habitude était que, un jeune patricien, arrivé à l'âge de 20 ans, devait s'initier à la vie politique. Après s'être présenté un jour au doge et s'être montré avec l'habit à traîne dans la cour du palais ducal et au Rialto, il se réunissait avec ses amis à la malvasia de la Calle del Rimedio où, au milieu du vin, des gâteaux, des embrassades, des frôlements de main, on lui souhaitait d'heureuses fiançailles. Sans pouvoir donner de nombre précis, ces lieux de rencontre étaient très nombreux aux 17ème et 18ème siècles et certains devinrent des lieux de débauche.

PONTE DELLA MISERICORDIA Les scuole représentaient à Venise un important phénomène social. Depuis la fin du Moyen Age, elles réunissaient les représentants d'un métier, d'un art, dans le but d'assistance ou d'entraide. On devait cependant distinguer les Grande Scuole qui n'étaient qu'au nombre de huit de centaines d'autres plus petites. La Scuola della Misericordia était l'une des Grande Scuole. Elle fut fermée par un décret de Napoléon du 16 novembre 1806 et transformée en dépôt militaire.

PONTE DELL'OSMARIN Le rio dell'Osmarin, les deux quais qui le bordent et le pont pourraient tirer leur nom de la plante aromatique, le romarin (rosmarino). Mais les recherches plus récentes mettent en évidence l'existence d'une famille Osmarin et c'est donc un nom propre qui serait à l'origine de ce nom.

PONTE DELL'OLIO Ou : de l'Ogio (Olio, huile, en dialecte vénitien). Depuis des temps très anciens, l'huile fut une des marchandises que Venise importait en grande quantité. Elle était indispensable à la cité aussi bien pour l'alimentation que pour l'éclairage. Généralement les embarcations remplies de gros tonneaux accostaient sur le grand Canal, près de la Pescheria, le long du quai qui, justement s'appelle encore riva dell'Olio. Les plus importants magasins d'huile se trouvaient là aux rez de chaussée du palais Ruzzini. Un deuxième ponte dell'Olio enjambe de rio delle Beccarie et porte aussi le nom de ponte della Pescheria Enfin un troisième ponte dell'Olio, modeste pont de bois se situe sur le rio della Maddalena , face à San Stae. Deux tableaux de Francesco Guardi reproduisent l'incendie qui ravagea les dépôts d'huile voisin de ce pont le 28 décembre 1789.

PONTE DEGLI ORMESINI L'ormesino est un tissus léger de soie, originaire de la ville de Hurmuz, qui n'existe plus depuis le 14ème siècle, époque à laquelle elle fut littéralement transportée dans une île voisine du golfe Persique qui en prit le nom. Les habiles tisseurs vénitiens qui surent imiter à la perfection les précieuses soies orientales furent appelés ormesini. L'ormesino fut très à la mode du 16ème au 18ème siècle : on en faisait des pantalons et des habits.

PONTE DELLE OSTREGHE Les anciens vénitiens, comme ceux d'aujourd'hui, ne dédaignaient pas la bonne table. On dépensait tellement pour des nourritures raffinées au 14ème siècle que l'on dut légiférer pour inciter à la modération. En 1460, l'on décréta que ne pouvait dépenser plus d'un demi ducat pour chaque invité à un banquet Sur les tables, ne manquaient ni le bœuf, ni le porc, ni le gibier, ni les poissons, ni les coquillages. En particulier les pécheurs d'huîtres (ostreghe) de Pellestrina et de Chioggia venaient amarrer ici leurs barques pour vendre leur récolte.

PONTE DEI PENINI Reconstruit en fer en 1852, ce pont doit sa dénomination à un plat typique de la gastronomie vénitienne. Le veau, mis à part les plats communs à toutes les cuisines, offre aux vénitiens un plat populaire à base de pieds de veaux : les penini (dialecte pour piedi, pieds). Bouillis, ils étaient vendus par des marchands ambulants communément appelés Tripe penini. On se plait à imaginer un vendeur aux pieds des marches de ce pont.

PONTE DEI PUGNI Rappelons qu'autrefois les ponts, de Venise n'avaient pas de parapet. Les bandes rivales venaient ici s'affronter à coups de poings, se faisant tomber dans le canal. Le spectacle attirait de nombreux badauds. Ces combats furent à l'origine très violents, causant même plusieurs morts. Les bandes rivales s'y livrant bataille étaient celle des castellani, ceux qui venaient du quartier de Castello et celle des nicoletti, ceux qui venaient de San Nicolo. En 1574, on organisa un combat pour distraire le roi de France Henri III de passage à Venise. Il trouva le combat si violent qu'il demanda qu'à l'avenir, cessent de tels combats. On trouve plus de détails dans le livre de Tiziano Rizzo consacrés aux ponts de Venise. On y apprend qu'en réalité il y avait trois types de combats : La Mostra, où les adversaires s'affrontaient deux par deux. Les combattants prenaient place à deux angles opposés du pont, tandis que les juges occupaient les deux autres angles. On arrêtait le combat soit aux premières gouttes de sang, soit dès la chute de l'un des combattants dans le canal. Mais il n'était pas rare que, dans sa chute, il entraîne l'autre. Et les combats se succèdaient tout l'après midi. Aujourd'hui encore, il reste sur le pont quatre empreinte de pas qui étaient les marques de départ des luttes. La Frotta (la bande, la foule). Sans règles précises, on s'envoyait à la figures divers objets, des pierres, des coups de bâtons ou des couteaux, sous les insultes. Enfin la Guerra ordinata, qui consistait à conquérir le pont sans lutte, sans arme, mais simplement sous la poussée, de façon semblable à une mêlée de rugby. Notons enfin que de telles luttes n'étaient pas l'apanage du Ponte dei Pugni ; on les retrouvait sur d'autres ponts tel le Ponte de la Guerra.

PONTE DEL PESTRIN Pestrin est le mot du dialecte vénitien pour lattaio, laitier. Souvent derrière la boutique du crémier, il y avait les étables, avec les vaches et les ateleirs de fabrication du beurre et du fromage, obtenu par le pestare, l'action de battre le lait. L'étymologie de pestrin serait donc la même que celle de pistor, boulanger. La production de Venise ne suffisait pas et il fallait importer une grande quantité de lait produit par les paysans de l'estuaire.

PONTE DEL PIOVAN Piovan est le mot du dialecte vénitien qui désigne le prêtre, le curé. On comptait à la fin de la République 187 églises, beaucoup d'entre elles étant unies à un couvent. On sait qu'en 1761, on pouvait compter à Venise 2868 prêtres, 1405 religieux, 1709 religieuses et 251 pinzochere (religieuses qui vivaient en dehors des couvents) Il ne faut donc pas s'étonner si l'on compte une dizaine de calli, campi del Piovan (piovano = parocco = curé), une trentaine dei Preti, huit delle Muneghe (monache = sœurs), trois del Nonzolo (sacrestano = sacristain). Sans compter naturellement les calli, campi dédiés à un saint.

PONTE DEL PISTOR Pestare, c'est piler, écraser. Pistor désigne le pestatore di grano, celui écrase les grains, le meunier et par extension le boulanger. Ne respectant pas toujours l'appellation officielle, les vénitiens appellent aussi ce pont, le Ponte delle Paste, parce qu'au début du 20ème siècle, on trouvait là une fabrique de pâtes alimentaires.

PONTE DELLA PAGLIA On y déchargeait la paille qui servaient pour la paillasse des prisonniers. La prison du palais des Doges est toute proche. La paille servait aussi pour les écuries qui se situaient dans la cour du palais. N'oublions pas qu'il y eut des chevaux à Venise jusqu'au 18ème siècle. Notons aussi que la prison resta en service jusqu'au milieu du 20ème siècle. C'est le meilleur endroit pour faire la photo souvenir. Les touristes s'y pressent avec en arrière plan le pont des Soupirs, soupirs que les condamnés poussaient en franchissant ce pont lorsque après avoir été jugé dans une salle du palais ducal, ils étaient conduits dans les prisons. Terribles prisons : les piombi, sous les toits de plombs où la chaleur était insupportable en été et les pozzi, les puits, sous le niveau de la mer et donc envahis par l'eau. Voici comment Casanova, dans ses Mémoires écrits en français, parle des "puits" : "Ces prisons souterraines ressemblaient parfaitement à des tombeaux, mais on les appelle les Puits, parce qu'il y a toujours deux pieds d'eau qui y pénètrent de la mer par la même grille au travers de laquelle ils reçoivent un peu de lumière. A moins que le malheureux condamné à vivre dans ces cloaques impurs ne veuille prendre un bain d'eau salée, il est obligé de se tenir toute la journée assis sur un tréteau où se trouve une paillasse et qui lui sert de garde-manger. Le matin, on lui donne une cruche d'eau, une pauvre soupe et une ration de pain de munition, qu'il est obligé de manger de suite, s'il ne veut qu'il devienne la proie des gros rats de mer qui abondent dans ces horribles demeures."

PONTE DELLA PANADA L'origine du nom de deux ponts qui portent ce nom dans le quartier de Cannaregio est incertaine. S'agit-il de la panada, soupe réservée aux pauvres, à partir de pain bouilli ? Palada serait-il un mot dérivé de palizatta ou palafitta, pieu qui soutenait les rives des canaux ? Y aurait-il eu dans le voisinage, une boutique où se vendaient les impannate, toile de tissus utiliser pour interdire les fenêtres aux regards indiscrets.

PONTE DELLA PARUCHETTA Il semble que le pont tire son nom de la perruque ridicule que portait un marchand de céréales ayant boutique sur le rio de San Boldo, perruque qui lui valait d'être la risée du quartier. C'est l'occasion de dire qu'à la fin de la République, on comptait à Venise pas moins de mille cinq cents coiffeurs, mais aussi fabricants de postiches et qui s'y entendait aussi dans l'art de jouer les entremetteurs.

PONTE DELLA PIETA En 1348, Petruzzo d'Assisi fonde un hospice pour recueillir les enfants abandonnés, dit della Pieta. Plus tard, on y accueille surtout des filles à qui l'Etat donne unes formation musicale de haut niveau. Ce sera l'un des quatre ospedali de Venise, sortes de conservatoire. Celui- là étant le plus renommé de tout, Vivaldi ayant été son maître de chœur et de violon pendant de nombreuses années. Antonio Lucio Vivaldi est né le 4 mars 1678 à Venise, l'aîné des neuf enfants de Giovanni Battista Vivaldi, violoniste. Les membres de la famille Vivaldi avaient la particularité d'avoir les cheveux roux. Les Vénitiens les surnommaient les Rossi et plusieurs ne les connaissaient que sous ce sobriquet. Très vite, le jeune Antonio démontre sa maîtrise du violon et il remplace parfois son père dans l'orchestre de Saint-Marc. Dès l'âge de dix ans, Vivaldi se prépare au sacerdoce et il est ordonné prêtre en 1703. Il n'exerce pourtant ses fonctions qu'un peu plus de trois ans, pour des raisons médicales non spécifiées. Il Prete rosso, (le Prêtre roux), ne renonce pas pour autant à porter l'habit sacerdotal. C'est aussi en 1703 que l'abbé Vivaldi débute une association qui durera toute sa vie avec l'ospedale della Pietà. Professeur de violon, puis maestro dei concerti, c'est-à-dire chef d'orchestre, il est chargé d'instruire les pensionnaires dans la composition et l'exécution des concertos. L'orchestre de la Pietà était célèbre pour sa grande qualité et permis à Vivaldi d'expérimenter avec les différentes facettes du concerto. Jean Jacques Rousseau, de passage à Venise, en 1744, raconte comment il fut troublé par le chœur de ces jeunes filles dont les plus âgées n'avaient même pas vingt ans et qu'il ne pouvait voir qu'à travers les grilles de l'église. "Les jeunes filles que l'on place à la Pietà sont généralement des bâtardes, […] Chaque dimanche et fête, dans les chapelles de ces hospices, des concerts de musique vocale et instrumentale sont donnés par les jeunes filles de l'institution elles se tiennent dans une galerie supérieure et (bien que non professes) elles demeurent cachées à la vue des auditeurs par une grille en fer forgé. Les parties d'orgue sont toutes exécutées par les jeunes filles." (Edouard Wright) "Les musiciennes sont élevées aux dépens de l'Etat qui les exerce uniquement à exceller dans la musique. Aussi chantent-elles comme des anges et jouent-elles du violon, de la flûte, de l'orgue, du hautbois, du violoncelle, du basson bref, il n'y a si gros instrument qui puisse leur faire peur. " (Charles de Brosses, 1709 )

PONTE DELLA PIOVA L'aqueduc qui amène l'eau à Venise n'a été construit qu'il y a un peu plus de deux siècles. Jusqu'alors, l'eau potable était donc à Venise un bien précieux parce que rare. Pour les usages domestiques, les vénitiens avaient recours à l'eau de pluie (piova est le déformation de pioggia, pluie) recueillie puis filtrés dans les nombreux puits. Dans les périodes de sécheresse, il fallait faire venir l'eau potable en barques. On appelait acquaroli, ceux qui étaient préposés à ce service et qui avaient le droit de vendre dans des seaux leurs eaux à travers les rues. Obligation leur était faite de fournit gratuitement les hôpitaux et les couvents. Les grandes périodes de sécheresse étaient proches de la tragédie et on pourrait peut-être y voir l'origine de ce que les vénitiens ont toujours été de grands consommateurs de vin. Des statistiques datant du 15ème siècle font état que chaque vénitien buvait en moyenne 2 litres de vin par jour (enfants compris). Rien n'interdit de penser que, près du pont della Piova, un vénitien plus habile que les autres arrivait à vendre l'eau de pluie filtrée

PONTE DELLE PAZIENZE Le mot pazienza désigne un petit gilet que portait certains religieux sous leurs vestes. Les sœurs d'un ordre dissident, refusant l'obéissance ecclésiastique et donc condamnées par l'Eglise (les Pinzochere del Carmine) s'étaient spécialisées dans la fabrication de ces gilets

PONTE DELLE PIGNATE Les pignate sont des casseroles à fond convexe, ainsi appelées parce que justement leurs fonds leur donnent une vague forme de pignes. Elles étaient fabriquées et vendues dans une boutique de la Calle dei Fabbri, qui en fit commerce jusqu'à la moitié du 19ème siècle.

PONTE DI PISCINA DI FREZZARIA Avant l'aménagement de canaux fonctionnels, s'étendaient dans cette zone marécageuse plusieurs étangs naturels, petits lacs, appelés piscine. Il y en avait un peu partout dans la ville, entre 100 et 200 mètres carrés de surface. Ils servaient de réservoirs pour l'arrosage, de réserves de pêche et aussi de bassins où les jeunes venaient nager.